La destination m’attirait déjà depuis quelques années et jamais je n’avais fait le pas. Il est vrai que jusqu’il y a peu il n’existait pas de vols directs. Aujourd’hui c’est chose faite et me voici dans l’avion pour « Les Açores ». Tout le monde connait le nom mais qui peut situer cet archipel sur une carte ? Les 9 îles sont à +/- 2500 km au large du Portugal au milieu de l’océan atlantique.
En terme de superficie, ces îles mystérieuses ne sont pas très grandes, mais elles cachent un nombre inestimable de trésors. Chacune a ses caractéristiques propres, si bien que vous pouvez vous attendre à une nouvelle découverte dans tous les virages. Piscines naturelles dans l’océan tout le long des côtes des îles, sites volcaniques le Pico Alto, la plus haute montagne du Portugal ( et oui car ici nous sommes au Portugal) 60 types de végétations différentes que vous ne trouvez nulle part ailleurs. Mais pour une première visite, il ne faut pas se disperser et j’ai concentré mes 8 jours sur Sao Miguel, l’île principale et qui, parait-il me donnera un aperçu des plus diversifié. L’avion est a peine posé à Ponta Del Gada que je suis dans la voiture de location et je prends la route de Caletas où j’ai décidé de séjourner. Pour ce faire il me faut traverser l’île du Sud au Nord (+/- 20 minutes) et l’hôtel qui nous accueille « Vale do Navio » est vivement à recommander en ½ pension car le poisson y est excellent (et en plus il n’y a pas d’autre restaurant valable aux alentours immédiats).
Pour débuter ma découverte, j’ai repéré sur la carte la ville de Ribeira Grande. Pour rejoindre le but de la journée j’opte pour le chemin des écoliers … toujours emprunter la « route » qui est la plus proche de l’eau … le mot route est parfois relatif. C’est ici où j’ai pris pleine conscience des Acores. Ce périple nous a fait traverser cette partie de l’île verdoyante composée principalement de prés clôturés par de petits murets de pierres de lave qui contrastent avec le bleu turquoise de l’océan qui vient découper la côte de falaises noires. Le programme, y compris les arrêts dans les petits villages typiques pour découvrir les charmantes places fleuries flanquées de leur église blanche et ocre, nous prendra une bonne partie de la journée et c’est avec plaisir que nous prendrons la route directe pour rejoindre notre chambre et un excellent repas. C’est les yeux toujours remplis des fabuleux paysages de la veille que nous prenons, pour ce 2ème jour la route de Sete cidades. C’est le plus grand lac d’eau douce de l’archipel des Açores. C’est un cratère volcanique qui semble composé de deux lacs, l’un de couleur verte, le Lagoa Verde et l’autre bleu, le Lagoa Azul. La légende raconte que ce sont les larmes versées sur leur amour impossible par une princesse et un berger qui ont donné ces couleurs caractéristiques au site. Le point culminant du volcan est le Pico da Cruz, qui culmine à 845 m. La route sinueuse qui nous emmène est de +/- 30 km et nous fait découvrir un paysage magique entre mer et végétation zigzagant entre les plantes qui veillent sur de superbes allées d’agapanthes et d’hortensias.
En chemin arrêtez-vous à Bretanha. Une petite localité pittoresque qui ne respire pas l’euro sonnant et trébuchant et je vous recommande vivement le restaurant Cavalo Branco (en entrant dans le village sur la gauche) au dessus du café du village. On y déguste une cuisine traditionnelle pour € 30 A DEUX vin compris…. Enfin l’arrivée au sommet, avant de basculer vers le centre du cratère, est à couper le souffle. La caldeira, avec des falaises de quelques centaines de mètres en apique, a un périmètre d’environ 12 km pour une largeur maximale de 5 km. La ville de Sete Cidades qui abrite aujourd’hui 850 âmes nous attend là, en bas, baignée de soleil au cœur du cirque. Le lieu est idéal pour laisser la voiture et faire le tour des lacs a pied. La ville en soit n’est pas très intéressante mais avant de prendre la route, arrêtez vous a l’épicerie (un comptoir dans le salon de la maison) à côté de la poste et faites le plein d’un excellent fromage frais enrobé de feuille de bananier. Je n’ai jamais trouvé le nom mais c’est un régal à grignoter avec une croute de pain (ou même sans).
Pour le retour je vous conseille de poursuivre la route qui passe entre les 2 lacs, direction Covoado et juste après l’aqueduc il ne faut pas rater le chemin sur la gauche (suivre le vieux panneau indicateur délavé) vers Capelas. Le chemin n’est pas mauvais mais il nous a donné quelques bons fou-rires. De toute façon, l’île n’est pas grande, les gens charmants…. donc il est toujours possible de retrouver le chemin du bercail.
Lors du prochain numéro, je vous proposerai la suite de cette découverte mais si vous voulez en savoir plus en avant première, nous vous donnons rendez vous le Mardi 13 novembre à la Salle des Rendanges dès 19h30.
Comme tous les matins depuis mon arrivée, le premier réflexe au réveil est de passer par la terrasse de la chambre pour regarder le ciel. Les habitants le disent eux-même, aux Acores, en une journée, vous pouvez rencontrer les 4 saisons. Il est donc important de s’équiper correctement pour partir en randonnée. L’est de l’île me semble correctement dégagé en ce moment et mon guide me conseille Lagoa do Fogo.
Comme la côte nord-est n’a plus de secret pour nous, nous empruntons la route rapide pour rejoindre le centre de l’île et ce volcan qui culmine à près de 1000m. Attention ici également, prévoyez votre petite laine car même si au niveau de la mer nous accusons un petit 25°c, le thermomètre ne dépasse pas les 10°c, accompagné d’un petit vent rafraîchissant. Il s’agit ici d’un des plus beaux sites de l’île (qui n’en n’est pas avare). Si par chance, comme nous, vous arrivez au sommet sans brouillard, le lac bleu au fond du cratère volcanique apparaît comme suspendu entre ciel et mer : en regardant vers le nord, le relief s’abaisse en pente douce jusqu’à apercevoir la mer en rendant la limite avec le lac difficilement perceptible. Sur la route, n’hésitez pas à suivre les panneaux « Miradores » qui vous emmèneront aux points de vues chaque fois différents.
Pour le repas de midi, nous avons suivi la route jusqu’à la côte sud qui nous a emmenés jusqu’à Villa Franca do Campo. Première capitale de l’île où il est agréable de se promener en bord de mer et de découvrir la charmante place principale en attendant l’heure du déjeuner. Mon adresse « Restaurante Universo », sur un coin d’une des petites rues qui descend de la place. Garez-vous sur le parking à gauche, il est juste en face du resto. Comme toujours ici, ne vous privez pas de l’excellent poisson (+/- € 15 par personne). Déjà le 5ème jour et il est temps que je me mette en quête des fameux thermes des acores. Direction Furnas. Cet ensemble de cratères volcaniques est situé à l’est de l’île de São Miguel. On y trouve des geysers – les caldeiras das Furnas – dont le plus célèbre est celui de Pero Botelho. Avec vingt- deux sources d’eaux thermales, le Val de Furnas est une région d’une grande richesse hydrologique. La ville est assez agréable mais ici, nous revenons à la civilisation après quelques jours de nature. De nombreux centres de thermes privés sont proposés mais je conseille les thermes publics « banhos ferreos » délicieusement vieillots. Oubliez votre première impression et allez-y. Il s’agit d’une petite piscine d’eau ferrugineuse en provenance directe du geyser. Optez pour la formule avec la douche (€ 3 / personne).
Pour le restaurant, pas de conseil mais évitez O Miramas, j’ai été déçu. Poursuivez votre chemin jusqu’au Lagoa das Furnas. Une route goudronnée conduit de Três Bicas au lac de Furnas. En montant, vous arrivez aux Caldeiras, où les cozidos sont cuits grâce à la température du sol. Il n’est pas rare de rencontrer les habitants en train « d’enterrer » leur marmite. Le sentier de terre battue, accessible et agréable, continue toujours au bord du lac. Au bout de trois kilomètres, la chapelle Nossa Senhora das Vitórias, de style néo-gothique. Plus loin, une chaussée de presque deux kilomètres, et une route qui descend vers Furnas. N’hésitez pas à vous arrêter et à parcourir à pied la promenade qui fait le tour du lac.
Il me reste ces dernieres lignes pour vous faire découvrir par écrit une de mes plus belles découvertes de ces dernières années : les Açores. Toujours sur l’île de Sao Miguel et plus que 2 jours pour parcourir ce petit bout de Portugal perdu au milieu de l’Atlantique. Aujourd’hui, c’est la côte nord qui nous attend. 30 minutes de route suffisent pour traverser l’île du sud au nord et nous voici à proximité de Ponta del Gada. Nous laissons la capitale sur notre droite et en 5 minutes, nous rejoignons Sao Roque. C’est ici que nous trouverons les 2 seules plages rencontrées durant ce séjour : Praila do Populo et Praia das Milicias. Pour bien nous rappeler que nous sommes sur une île volcanique, le sable y est noir. Cette couleur confère à cette station un côté hors du temps. Profitez-en pour vous y promener et, si vous envisagez un séjour avec des enfants, c’est ici qu’il faut poser les valises pour profiter de la mer tout en restant au calme à un jet de pierre de Ponta del Gada.
Après cette petite halte, nous reprenons la route principale pour rejoindre Lagoa. C’est ici que les premiers habitants s’installèrent autour d’un lac aujourd’hui disparu. La région est une des plus fertiles des Açores, ce qui a toujours fait la richesse de la ville. Le port se développa grâce à cette intense activité. La voiture garée entre deux pêcheurs réparant leurs lignes, nous prenons le chemin de la fabrique de Céramique, seule fabrique manufacturée des Açores qui appartienne à la même famille depuis 5 générations (vaut le détour). Ici, je dois m’attarder quelques lignes pour vous présenter la meilleure adresse de l’île pour déguster du poisson. Amis carnivores, ignorez cette table mais, pour les autres, notez bien le « Borda d’Agua ». Impossible à manquer : la terrasse donnant directement sur le port de pêche dans la Largo Do Porto. On débute les festivités avec une petite sélection de coquillages gratinés au beurre à l’ail, suivie d’un succulent poisson grillé soigneusement sélectionné par vos soins dans l’étal. La carte vous propose un choix fabuleux : dorade, requin, espadon, poulpe,… mais seule la pêche du jour est disponible. Laissez-vous également tenter par l’excellent Vinho Verde. A l’heure des douceurs, le dilemme est de choisir entre les pâtisseries maison. Comptez +/- 20€/personne et une bonne partie de l’après-midi pour le tout. Apres une promenade digestive en bord de mer, la route passant par Cabouco et Santa Barbara nous ramène à notre hôtel.
Pour ce dernier jour, la voiture reste en place et nous partons à pied pour enfin découvrir les alentours de l’hôtel. Capelas est un village côtier qui a été un important centre durant la période de la pêche à la baleine, soit jusqu’au milieu du 20e siècle. Ce village tire son nom des chapelles creusées par la mer dans les rochers qui l’entourent. C’est le Rocher Percé de S. Miguel! De plus, ce rocher a la forme d’un éléphant qui trempe sa trompe dans la mer.
Capelas présente peu d’intérêt touristique à l’exception d’un musée-atelier mais cela fait un bien fou de déambuler dans ces ruelles en pentes qui nous mènent aux falaises qui surplombent la mer bleu turquoise. Pour ce qui est du musée-atelier, c’est un musée où il est possible de voir des artisans à l’œuvre et plus de 50 boutiques montées à l’ancienne avec les antiquités (meubles et accessoires) adaptées : école, pharmacie, épicerie, barbier, etc. Pour le repas de midi comme indiqué dans la première partie de ce récit, nous avons fait un saut au supermarché pour du pain, un fromage local car la seule adresse trouvée était un Kebab très local. Les autres adresses étaient fermées ou à vendre. Ici aussi, en discutant avec les habitants, nous avons pu constater que, même si la vie semble calme et paisible, depuis les restrictions européennes sur la pêche qui représentait une grande partie de l’économie de l’île, la vie n’est pas toujours rose.
Déjà une semaine et il me reste tellement de choses à voir. Je ne me souviens pas de la dernière fois où j’ai ressenti cette impression de « pas envie de rentrer ». Il ne faudra pas longtemps avant que vous retrouviez des nouvelles des Açores dans ces pages.